mardi 27 décembre 2011

Nouveautés sur Nader


Comme depuis quelques semaines, Aylal se déplace dans la région au sud de l'embouchure de l’oued Massa, toujours au sein du Parc National de Souss-Massa. Nader, quant à lui, est dans la partie nord, mais entre le 24 et le 26 de décembre il s’est déplacé plus au nord encore, dans les environs de Taghazout. La précision de son émetteur ne nous permet pas de savoir exactement où, mais l'étroite bande côtière au nord d'Agadir à Tamri est très important pour cette espèce à certains moments de l'année.
Néanmoins, Nader est rentré le même jour 26 il est rentré à la région autour de l'embouchure de l'oued Massa.

lundi 19 décembre 2011

Localisation d'Aylal et Nader pendant la première moitié de décembre

Depuis le début du mois de décembre, Aylal et Nader continuent au sein du Parc National de Souss-Massa. Ils sont, néanmoins, séparés, à en juger par les données reçues de leurs transmetteurs. Nader se trouve dans la partie nord du PNSM tandis qu’Aylal est dans la moitié méridionale du parc, au sud de l’embouchure de l’oued Massa. Les données de terrain nous montrent que les ibis se regroupent maintenant dans des volées d’une trentaine d’individus. 

lundi 12 décembre 2011

Etat des connaissances de la dernière population d’ibis chauve ( Geronticus eremita ) en Algérie

Une contribution par Melle Amina FELLOUS 
 Agence Nationale pour la Conservation de la Nature

L'ibis  chauve est des espèces d'oiseaux les plus rares et les plus menacées, c'est  une espèce en  état critique d'extinction au niveau mondial selon  les catégories de la liste rouge  de l'UICN.
  
Causes de régression au niveau mondial :

Les principales causes de déclin des populations d'ibis chauves sont :

-La persécution directe par l'homme particulièrement en Europe centrale, par le prélèvement des œufs.
-L'utilisation  des pesticides utilisés dans la lutte antiacridienne, particulièrement au Maroc ainsi que  des produits à base de DTT comme cela s'est produit en Turquie.
-La perturbation et destruction des aires de gagnages par l'intensification des activités agricoles, ainsi que l’assèchement des lieux d'abreuvements ( zones humides ) en milieux arides et semi arides.
-La perturbation et perte de la quiétude au niveau des sites de reproduction.

Données actuelles de l’ibis chauve en Algérie :

L'Algérie avec le Maroc faisait partie il n'y a un peu plus d'une décennie  d'un des derniers bastion de l’existence de l’ibis chauve en Afrique du Nord.
Quelques rares références  font état du statut actuel de l’ibis chauve (Geronticus eremita)   en Algérie.
La grande majorité des données recueillies datent pour la plus part des années cinquante en zone semi aride,où une dizaine de colonie était signalée pour l'Algérie.
La dernière colonie ayant survécu  jusqu’au début des années 1990s,  a été découverte en 1974 dans le sud ouest algérien, précisément dans la région d'El Bayadh .
( voir carte)

Distribution historique de l'Ibis chauve en Algérie

Une recherche assidue a été entreprise depuis 2000, 2002, 2004   sur site avec la collaboration de l’Unité de Conservation et de Développement (UCD)  d’El Bayadh  afin d’établir les principales causes de disparition de cette colonie, ainsi que la recherche de sites potentiels de nidification dans la région.

Une enquête a été lancée dernièrement auprès des populations locales afin de recueillir le maximum d’informations possibles sur cet oiseau vénéré dans la région tout en ayant comme perspectives :

-         La mise en place d’un plan d’action national de réhabilitation, évaluant de manière objective et scientifique la situation actuelle de cette espèce  en Algérie.
-         Sa possible réintroduction dans son milieu naturel en accord avec les recommandations du groupe international de recherche sur l’ibis chauve,
-         Ainsi que son utilisation comme  porte drapeau symbolique de la steppe  dans le domaine de l’écotourisme, valorisant autrement  cette région  qui est déjà à vocation  totalement pastorale.

Quelles sont les données nouvelles issues du questionnaire ?

Notre questionnaire  (toujours en cours) englobant plus d’une vingtaine de questions, ciblait  comme interlocuteurs principaux les personnes âgées  ou les anciens des principales tribus de la région d’El Bayadh, les Ouled Aissa, Zwa, et Ouled Moumen, vivants aux alentours ou à proximité directe avec l’ancien site de nidification.
Les principales questions traitaient de :
-         la connaissance de la distribution ancienne et /ou récente de l’espèce
-         la biologie de l’espèce selon les observations des personnes interrogées, précisément, les périodes d’arrivées, départs, utilisation des zones de gagnages,…
-         Les principales causes de régression supposées, prédations, chasse, maladies, sécheresse,…

Premiers résultats :

La donnée la plus originale est l’observation en automne de l’année 2005 de 2 individus en vol, au lieu dit Theniet Ouled Moumen à quelques deux kilomètres à vol d’oiseau du dernier site de nidification signalé à El Bayadh. Déjà en 1996, il nous a été signalé (sans confirmation) l'observation de trois individus dans la région de Labiodh Sidi Chikh située à une centaine de kilomètres au Sud de l'ancienne colonie. 

Habitat très favorable dans les alentours du dernier site de nidification
Symbolique   de l’espèce :

Pour les anciens des tribus consultés, l’ibis chauve reconnu sous la dénomination d' Aicha El Garaa, Aïcha la Chauve, confirme déjà la valeur symbolique de religiosité de cette espèce  dans la région , il nous a été aussi signalé le choix délibéré de l’emplacement des nids en direction de la Mecque. L’ibis chauve a toujours existait parmi les populations locales, sa présence  parmi  les populations locales avait la valeur de porte bonheur, symbole de paix et de sérénité.

Estimation des effectifs :

D’après les informations recueillies, les colonies existantes étaient composées de 300 à 400 individus, les premiers déclins ont été notés à partir des années 1950s.
Les derniers individus de (12 à 18 spécimens) y  ont été signalés vers  la fin des années 1980s.
Les derniers ibis chauves photographiés en Algérie, à El Bayadh, printemps 1985 (photo  Koen De Smet)

Biologie de l’espèce :

Les dates d’arrivées correspondaient à la fin de l’hiver (février, début mars) et les départs étaient observés dés la fin de l’été.
Les  juvéniles arrivant avec les adultes et repartaient avec eux.
Les départs et arrivées se faisant en vol groupé et massif.
Peu d’informations nous ont été données quant à la biologie de la reproduction de cette espèce sur le début ou la fin de la période de reproduction, du nombre d’œufs pondus ou de jeunes éclos.
Les zones de gagnages étant toujours à proximité des lieux de nidification où des  points d’eau existaient aussi non loin de ces lieux.

 Causes de régression :

Parmi les principales causes du déclin de cette espèce dans la région, il nous a été signalé :
-La chasse directe et le tir des oiseaux par les soldats de l’armée française à l’époque coloniale,
-La perduration de la période de sécheresse dans la région durant les années 1980s,
-La cause divine est une des mentions les plus cités, au vu de la valeur symbolique de la paix et de la prospérité de cette espèce, il est intéressant de relever les pertes des effectifs à des périodes du début de la lutte de libération et de la période de trouble qu’a connu notre pays.

Dernier site de nidification
D’autres causes possibles de déclins ont été aussi proposées, mais n’ayant pas eu l’approbation des personnes interrogées, notamment :
-         L’effet de la prédation sur les nichées
-         Des maladies ou infections ayant touchées les oiseaux
-         La perturbation  et la perte de la quiétude par l’utilisation d’un lieu d’ermitage et de recueillement par quelques érudits au sein même du lieu de nidification
-         L’utilisation supposée de produits phytosanitaires à base de DTT ou de produits antiacridiens
-         La perte des aires de gagnage par l’utilisation du pâturage extensif
-         L’impact des nouvelles exploitations agricoles dans les environs immédiats de la dernière colonie d’ibis chauve.

La dernière question posée quant à la possibilité de la réintroduction de l’ibis chauve dans leur région, toutes les réponses données étaient positives, certains même s’étant proposés  pour être désignés comme protecteur de ces oiseaux comme l’ont fait leurs aïeuls l’avaient fait   auparavant.

Conservation et réhabilitation de l’ibis chauve en Algérie :

Bien que l’ibis chauve figure dans la liste de l’ordonnance présidentielle n°06-05 du 15 juillet 2006 relative à la protection et à la préservation de certaines espèces animales menacées de disparition récemment adoptée.

Très peu de données le concernant existent à l’heure actuelle, à la lumière des informations issues de ce premier questionnaire ciblant particulièrement l’ibis chauve au niveau de la dernière colonie connue en Algérie, aucun plan d’action national de sauvegarde n’a été initié jusqu’à l’heure actuelle.


 Il serait grand temps d’y remédier en mettant en place un projet de conservation et de réhabilitation de cette espèce menacée, avec une planification des axes de recherches prioritaires, dans la connaissance des principales contraintes et causes de régressions dans son aire naturelle de distribution .

-Des  investigations plus poussées devraient être cadrées et précisées pour la recherche d’éventuels sites potentiels de nidification.
-Des actions concrètes  au profit de l’ibis chauve, peut être par la mise en réserve du dernier lieu de nidification pouvant être réutilisé pour une éventuelle réintroduction avec l’appui et la collaboration des populations locales

Une collaboration scientifique avec les laboratoires, institutions spécialisées, administrations locales, ONG locales, associations nationales ou internationales ( UICN, IAGNBI, BirdLife, …) oeuvrant ensemble pour la concrétisation des efforts de conservation de l’ibis chauve en Algérie à la lumière des dernières données optimistes du retour discret de cet emblème de la paix pour cette région et pour l’ensemble du pays.

-         Des actions de sensibilisations restent encore a être menées à l’échelle locale et nationale afin d’accroître l’intérêt du grand public sur cette espèce par la diffusion de dépliants, d’affiches, de tables rondes,….
-         Son utilisation comme  porte drapeau symbolique de la steppe  dans le domaine de l’écotourisme, valorisant autrement  cette région  qui est déjà à vocation  totalement pastorale n’est pas aussi à négliger.
-         Par cet oiseau symbole, pourrait être stimulé de nouvelles vocations pour de jeunes naturalistes, et pourrait être utilisé comme initiateur à l’ornithologie au niveau local, régional et pourquoi pas national.

Principales références :

BELLATRECHE,M. 1994: Données nouvelles sur l’avifaune algérienne. Alauda, 62 (3): 136-138.
COMINARDI, F.1993 : Contribution à la connaissance des oiseaux des monts des Ksours.
(unpublished document)
FELLOUS, A.2004.A short review of the historical distribution of the Northern Bald Ibis
 ( Geronticus eremita)  in Algeria.in the International Advisory Group on the Northern Bald Ibis  ( IAGNBI) newsletter 3( Boehl, C. Ed.) 48-49
ISENNMAN, P. & A. MOALI .2000: Oiseaux d’Algérie/Birds of Algeria. SEOF. Museum d’Histoire Naturelle de Paris.336p
LEDANT, JP. JACOB, JP., JACOBS, P., MAHLER, F., OCHANDO, B.& J. ROCHE.1981: Mise à jour de l’avifaune algérienne. Le Gerfaut 71: 295-398.

 Remerciements :

A titre postume à  feu Mrs N Benalia, N Mammeri, Hadj Ahmed Rahmani. 

Et aux collaborateurs de l’UCD d’El Bayadh:Hamzaoui M,Deghmiche M, Belkheir S,Mokadem A & M.Chaachouou.



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Note: Entre décembre 2004 et mars 2005 il y a eu des observations d'ibis chauves non bagués à Avila et à Cáceres, Espagne, mais l'origine des oiseaux est discutable.

jeudi 8 décembre 2011

Aylal et Nader au Sud du PNSM

Depuis la moitié du mois de novembre, nos ibis se sont plus ou moins établis dans la partie sur du Parc National de Souss Massa, avec des sorties sporadiques dans une région côtière plus au Sud de l’espace protégé. Dans la dernière semaine de ce mois, les deux se sont établis dans un dortoir au sud de l’embouchure du oued Massa. Toute l’aire méridionale du parc est constituée par des falaises dans la plupart inaccessibles où les ibis trouvent facilement des corniches pour passer la nuit. Les deux oiseaux se nourrissent dans l’aire avoisinante sans trop s’éloigner du dortoir.
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