L’ibis chauve est un prédateur de petites
proies, vertébrées comme invertébrées, qu’il trouve sur les branches des
arbustes ou sur le sol, tant à la surface que sous le sable. Des études sur le régime
alimentaire ont été effectuées dans les populations occidentale et orientale.
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Aylal tenant un scorpion tout juste capturé (photo Victor García Matarranz) |
Parallèlement, une étude avait été menée en captivité afin d’évaluer la
détectabilité des différents types de proies dans les matières fécales. Il
apparaît qu’un lézard typique apporte cinq fois plus de biomasse qu’un
scarabée, mais il semble que la probabilité de détecter une vertèbre dans les
selles est trente fois plus faible que celle de localiser la mandibule
chitineuse d’un insecte. C’est pourquoi le calibrage des éléments retrouvés est
très délicat, parce que ces facteurs de détectabilité risquent de varier, sur
le terrain, en fonction de l’époque ou de la zone.
En tout cas, il semble que les proies les plus importantes de par leur contribution en biomasse soient les lézards. En particulier, la zone de Souss-Massa et de Tamri est riche en espèces de chalcides et d’acanthodactyles et les agames y abondent.
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Jeune agame, proie habituelle de l’ibis au Maroc |
On a analysé l’exploitation différente des proies en fonction de
l’époque et on a vérifié que, pendant la période de reproduction, les ibis
ingèrent proportionnellement davantage de coléoptères que de reptiles. Ceci
peut s’expliquer de façons différentes. Il se pourrait que les adultes
consomment ces proies in situ et transportent les plus nutritives
jusqu’au nid. Mais il arrive aussi que l’habitat d’alimentation près des
colonies soit moins productif que dans d’autres secteurs, par conséquent les
ibis changent de zone d’alimentation dès la fin de la reproduction.
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Ibis capturant une locuste (photo César Javier Palacios) |
Il est curieux que les criquets et sauterelles n’apparaissent pas dans
cette étude, puisqu’elles font sans aucun doute partie des proies de cette
espèce. La raison en est probablement le caractère explosif de la dynamique de
population de nombreux orthoptères, qui peut rendre leur détection plus
aléatoire.
Dans la population orientale, le régime a également été étudié pour pouvoir comprendre l’utilisation de l’habitat en fonction de la disponibilité des proies.
Ibis chassant des crapauds à Palmyre (photo Lubomir Peske) |
Auparavant, on avait déjà mentionné la consommation d’amphibiens et
même de poissons par les ibis de Bireçik et il n’est sans doute pas rare qu’ils
profitent des points d’eau pour capturer aussi quelques proies aquatiques.
Parmi les reptiles, les agamidés sont les proies les plus disponibles, mais les ibis consomment aussi des ophidiens. On a même remarqué qu’ils consommaient intentionnellement des végétaux, comme la truffe du désert ou les pistaches, lorsqu’ils sont disponibles.
Parmi les reptiles, les agamidés sont les proies les plus disponibles, mais les ibis consomment aussi des ophidiens. On a même remarqué qu’ils consommaient intentionnellement des végétaux, comme la truffe du désert ou les pistaches, lorsqu’ils sont disponibles.
Il est très utile de connaître le régime alimentaire pour pouvoir
évaluer la qualité de l’habitat de l’alimentation et comprendre comment les
ibis utilisent l’espace.
Traduction: E. Langrené
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