Ulisse Aldrovandi (de Wikimédia) |
Ses voyages ne furent pas
nombreux. En particulier, il fit un pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle
ainsi que plusieurs voyages en Italie. Il mourut à Bologne, à l’âge avancé de
82 ans.
Évidemment, il est curieux d’inclure les deux versions de l’ibis chauve dans un tome consacré aux palmipèdes.
Si nous considérons que les possibilités de vérification étaient plus limitées à cette époque que maintenant, les auteurs se copiaient mutuellement et ils essayaient souvent de déterminer de quelles espèces leurs prédécesseurs avaient traité. Aldrovandi, qui, logiquement, a puisé une bonne partie de ses informations chez d’autres auteurs, cite également dans le texte Bellonius, qui n’est autre que Pierre Belon. Ce naturaliste français publia, en1555 aussi, L'Histoire de la nature des oyseaux, ouvrage considéré comme l’un des premiers travaux d’anatomie comparée. L’illustration d'Aldrovandi est quelque peu confuse.
Cependant, Aldrovandi tente de remédier à l’incohérence entre le texte et le dessin de Belon et « retouche » la figure, en rendant les pattes plus flexibles, conformément aux représentations de certains oiseaux aquatiques et en ajoutant les membranes interdigitales absentes sur l’original.
Si nous voyons l’image inversée (rappelons que les planches étaient copiées directement à partir d’un travail déjà imprimé et qu’ensuite elles se retrouvaient à l’envers après impression), nous constatons que la tête se superpose presque parfaitement sur les deux figures et que le corps présente une légère rotation pour qu’il soit adapté à ses nouvelles pattes, tout en gardant essentiellement les mêmes proportions.
Ainsi, un doute est levé : à quel oiseau correspond le Phalacrocorax bellonii ? À une chimère, un animal recomposé à partir de parties d’autres animaux. Mais quel animal la gravure originale de Belon représente-t-elle ? Comme nous le disions, elle rappelle assez l’ibis chauve, ne serait-ce la frustrante absence de plumes sur la nuque, et la description donnée par le texte est totalement différente. Il est possible qu’elle représente réellement un ibis chauve et que l’artiste ait éliminé les plumes car il les trouvait trop extravagantes.
Traduction: E. Langrené
Parmi ses œuvres se distingue son Ornithologiae, éditée en plusieurs
tomes. Cet ouvrage magnifique peut être consulté en ligne dans la bibliothèque virtuelle
de l’université de Bologne. Le troisième
tome (1603), consacré aux oiseaux palmipèdes, inclut, au chapitre LVI, les Phalacrocorace, ou corbeaux
aquatiques de Pline. Dans l’introduction, il mentionne dans plusieurs
langues des espèces disparues, mais il considère clairement ce groupe comme
aquatique. Cependant, le chapitre précédent, consacré au cormoran, Corvo
aquatico, explique en quoi celui-ci diffère du groupe suivant. Le feuillet 268
nous montre l’image très connue et précise du Phalacrocorax ex Illyrio
missus, c’est-à-dire du « corbeau chauve provenant de
l’Illyrie ». L’image montre un ibis chauve adulte remarquablement
détaillé.
Le chapitre suivant, page 270, nous réserve une surprise, puisqu’Aldrovandi
prend l’image du Corvus sylvaticus de Gesner (1555), comme s’il
s’agissait d’une espèce différente. L’impression est spéculaire par rapport
à l’original, ce qui arrive habituellement lorsque l’on copie une planche
d’impression à partir d’une image imprimée. L’image de Gesner correspond à un
animal jeune, avec la tête couverte de plumes, ce qui pourrait être à l’origine
de la confusion.
Évidemment, il est curieux d’inclure les deux versions de l’ibis chauve dans un tome consacré aux palmipèdes.
Si nous considérons que les possibilités de vérification étaient plus limitées à cette époque que maintenant, les auteurs se copiaient mutuellement et ils essayaient souvent de déterminer de quelles espèces leurs prédécesseurs avaient traité. Aldrovandi, qui, logiquement, a puisé une bonne partie de ses informations chez d’autres auteurs, cite également dans le texte Bellonius, qui n’est autre que Pierre Belon. Ce naturaliste français publia, en1555 aussi, L'Histoire de la nature des oyseaux, ouvrage considéré comme l’un des premiers travaux d’anatomie comparée. L’illustration d'Aldrovandi est quelque peu confuse.
De quelle espèce s’agit-il ? Beaucoup
d’illustrations apparaissant dans ce tome sont difficiles à rapprocher d’une
espèce concrète et celle-ci en fait partie. Nous avons déjà indiqué que le
chapitre précédent traitait du cormoran et qu’il comportait une image d’une
exactitude indiscutable de cette espèce. Qu’est-ce que le Phalacrocorax Bellonii ?
On avait vu que Pierre Belon avait décrit un certain Phalacrocorax & Coroni thalassios dont la description et l'image ne se correspondaient pas exactement (oiseau fissipède au lieu de palmipède).Phalacrocorax d'après Belon |
Si nous voyons l’image inversée (rappelons que les planches étaient copiées directement à partir d’un travail déjà imprimé et qu’ensuite elles se retrouvaient à l’envers après impression), nous constatons que la tête se superpose presque parfaitement sur les deux figures et que le corps présente une légère rotation pour qu’il soit adapté à ses nouvelles pattes, tout en gardant essentiellement les mêmes proportions.
Ainsi, un doute est levé : à quel oiseau correspond le Phalacrocorax bellonii ? À une chimère, un animal recomposé à partir de parties d’autres animaux. Mais quel animal la gravure originale de Belon représente-t-elle ? Comme nous le disions, elle rappelle assez l’ibis chauve, ne serait-ce la frustrante absence de plumes sur la nuque, et la description donnée par le texte est totalement différente. Il est possible qu’elle représente réellement un ibis chauve et que l’artiste ait éliminé les plumes car il les trouvait trop extravagantes.
Traduction: E. Langrené
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